L'éducation conductive

L'éducation conductive

Historique et philosophie 

L’Education Conductive a été imaginée au début des années 40 par le Docteur Andréas Petö , qui fut le premier à considérer le handicap comme un défi éducatif.
L’éducation conductive s’adresse aux enfants (et adultes) handicapés moteurs. La finalité de l'éducation conductive est l'autonomie fonctionnelle des personnes éduquées. Elle peut prendre en charge des tout-petits à partir de 3 mois (dans des baby-group, équivalent d’une crèche adaptée), ainsi que des adultes (suite à des AVC, sclérose en plaque, Parkinson...). Au départ créée pour les enfants IMC, l’éducation conductive prend aujourd’hui en charge des enfants atteints de pathologies différentes. Les enfants doivent absolument être capables de comprendre les consignes qu’on leur donne pour avancer vers l’autonomie.
L'éducation conductive est basée sur l'idée que, malgré l’atteinte neurologique, le système nerveux possède encore la capacité de former de nouvelles connexions neuronales. Cette capacité peut être utilisée avec des apprentissages actifs correctement « conduits ». Cette méthode permet aux enfants d’être accueillis dans une structure de type scolaire dans laquelle leur sont proposés des ateliers d’apprentissage qui les appréhendent dans leur globalité et qui ont pour but le gain d’autonomie.

Pour exploiter cette motivation, la méthode nécessite un professionnel très spécifique, un « conducteur » ou une « conductrice », qui dispose de connaissances pluridisciplinaires : pédagogie, kinésithérapie, psychologie, orthophonie, etc, sanctionnées par un double diplôme après 4 années d’études. Ces « instituteurs » concentrent l’attention de l’enfant comme dans une école ordinaire, ce qui limite les effets d’une prise en charge morcelée et suivant un rythme discontinu nécessitant une coordination médicale efficiente.
Les Centres d’Education Conductive (CEC) fonctionnent donc comme des écoles. Les enfants y sont accueillis à la journée, avec des temps d’apprentissages, des récréations, et un temps de pause après le repas, qui fait partie intégrante de l’apprentissage. Sur une année, ce sont en moyenne 1600 heures d’apprentissage qui sont dispensées aux petits élèves, volume d’heures qui est à comparer avec quelques heures par semaine auprès de spécialistes différents. Les compétences diverses sont travaillées tout au long de la journée, toute la semaine, les enfants sont donc en « immersion totale », il ne s’agit pas de surstimulation mais d’une stimulation complète et globale, ce qui est plus efficace qu’une heure de kinésithérapie ou d’orthophonie hebdomadaire, qui peut parfois tomber à un moment où l’enfant est fatigué. Les enfants sont très fatigables et souvent épileptiques, ce qui les rend encore plus fatigables, et il faut multiplier les séances de travail pour espérer constater des progrès.
Un adulte assiste l’enfant pour la réalisation des ateliers, tout en réajustant en permanence sa guidance pour permettre à l’enfant de gagner en autonomie.


Le travail s’effectue dans une ambiance positive et ludique, toujours accompagné de chansons ou de musique. L’enfant est félicité régulièrement pour ses progrès et sa concentration. Il est ainsi rassuré et encouragé à persévérer dans ses efforts.
La coopération des parents est absolument nécessaire, car tous ces principes et cette façon d’appréhender l’enfant et son handicap doivent être repris à la maison. C’est la répétition des gestes et apprentissages qui permettra à l’enfant de les intégrer. Cela doit être vu comme une « philosophie de vie » avec l’enfant.
L’enfant devient ainsi acteur de sa vie. Toute la famille apprend à vivre avec et malgré le handicap, et développe une vision positive de ce que l’enfant est capable d’accomplir. 

Compétences travaillées en éducation conductive

  • Autonomie dans les déplacements : travaillée grâce à des exercices ludiques en fonction des possibilités de chaque enfant et elle est en constante évolution en fonction des progrès réalisés. L’enfant est invité à se déplacer de manière autonome, avec une assistance minimale de son accompagnant, pour rejoindre les différents ateliers.
  • Psychomotricité : des exercices de motricité fine sont inclus dans chaque atelier et s’appliquent à tous les gestes de la vie quotidienne tels que faire sa toilette, manger avec des couverts, enlever et mettre ses chaussettes et ses chaussures, s’habiller, etc... La coordination et l’expérience sensorielle sont sollicitées quotidiennement au cours de jeux ou d’activités.
  • Communication : au centre de la méthode Petö car l’enfant est acteur des exercices et il est sollicité tout au long des ateliers pour répondre aux consignes de la conductrice. L’enfant est aussi très souvent invité à s’exprimer en fonction de ses possibilités lors des ateliers.
  • Propreté : l’apprentissage de la propreté a pour but d’amener l’enfant à se passer de couches de façon progressive avec la mise au pot à horaires réguliers pour une durée donnée et avec une installation correcte.
  • Alimentation : les enfants apprennent à boire au verre, à porter une cuillère à la bouche, avec le moins d’aide possible. Le repas fait partie intégrante des apprentissages.
  • Vie de groupe : L’ensemble des ateliers est réalisé en groupe d’enfants de compétence égale et en rythme à l’aide de chansons, permettant à l’enfant de prendre conscience de son appartenance au groupe. Elle développe le respect de l’autre et des règles, la patience et la communication.
  • Apprentissages scolaires : une partie de la journée est réservée au travail scolaire (vocabulaire, praxies, écriture, lecture, travail manuel, arts plastiques, musique...)
  • La vie à l’école : et comme dans toutes les écoles, les enfants fêtent leurs anniversaires, les grandes fêtes, ils font des sorties scolaires, un carnaval, vont à la piscine ... ce qui leur permet d’apprendre à gérer de nouvelles situations, parfois déstabilisantes et à s’ouvrir sur le monde extérieur à l’école. 
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